- 09/10/2017
- Envoyé par : root
- Catégorie : Economie
La Tunisie accueillera demain, pour la première fois, la troisième phase de la deuxième édition de la conférence « Les Rencontres Africa 2017 » qui se déroula les 5 et 6 octobre à Tunis. Gros plan.
Trois chefs de gouvernement, à savoir Youssef Chahed, Chef du gouvernement tunisien, Edouard Philippe, Premier Ministre français et Paul Kaba Thieba, Premier ministre burkinabè ouvriront les travaux de ce grand rendez-vous économique qui rassemblera plus de 1 000 dirigeants africains de 30 pays.
Placée sous le thème de « la coopération tuniso-française mobilisée pour le développement de l’Afrique », la séance inaugurale de la conférence sera également rehaussée par la présence de Mme Ouided Bouchamaoui, présidente de la centrale patronale tunisienne et d’Alexandre Maymat, responsable région Afrique/Marseille/Outre-mer du Groupe Société Générale.
Pour la Tunisie qui, il y a un an ou presque, a organisé la Conférence internationale « Tunisia 2020 », le timing de ce rendez-vous tombe au moment opportun parce que le pays mise sur le continent africain comme locomotive pour booster ses exportations et son économie. La Tunisie devrait, encore une fois, confirmer sa capacité d’organiser une conférence d’une telle importance.
S’agissant des retombées concrètes de ce rendez-vous, elles ne seront pas certes perceptibles à court terme parce que les affaires se font de manière très discrète.
Les chefs d’entreprise tunisiens auront, à travers les rencontres B2B programmées, l’opportunité d’aller plus loin pour convaincre leurs homologues, africains et français, de placer les entreprises tunisiennes sur leurs radars.
Compte tenu de l’importance de ce rendez-vous, les entreprises tunisiennes peuvent largement bénéficier de ce qu’on appelle « une coopération triangulaire Tunisie-Afrique-France ». Ces trois partenaires ouvriront, en Tunisie, une nouvelle page de leur coopération économique.
Porteurs d’espoir pour les entreprises tunisiennes, africaines et françaises, lors de cette manifestation, les débats porteront, pendant deux jours, sur plusieurs thèmes de première importance pour l’économie tunisienne.
Bénéficiant de la proximité du marché européen et de bas coûts salariaux, la Tunisie s’affirme désormais comme un acteur de la chaîne aéronautique mondiale. Cette industrie à forte valeur ajoutée fera demain l’objet d’une première conférence plénière pour discuter comment l’Afrique pourra s’intégrer dans la chaîne mondiale.
Pour la Tunisie, qui ambitionne d’être un hub régional dans le domaine des TIC, la deuxième conférence plénière sur la transformation digitale permettra certes de tirer profit des opportunités qui se présentent surtout que le secteur des TIC est celui le plus en pointe en Afrique. L’expérience tunisienne en la matière impressionnera les acteurs africains.
Au même titre d’importance que les TIC et l’industrie aéronautique, la transformation de l’agriculture et le développement rural pourraient devenir dans les prochaines années un des secteurs les plus dynamiques de l’économie africaine qui devra faire face au défi de la sécurité alimentaire qui sera alors une source d’opportunités entrepreneuriale majeures pour les entreprises tunisiennes.
La logistique, la sécurité et la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent, la contrebande et l’économie informelle sont actuellement en Tunisie les grands défis de l’heure à relever. La guerre contre ces fléaux a déjà été déclarée. La coopération dans ces domaines est d’une importance primordiale pour la Tunisie. C’est pourquoi, la tenue d’une conférence plénière sur ce thème représente une occasion à saisir. Faut-il mettre en place une certification commune sûreté-sécurité ? Quelles stratégies pour les accords bilatéraux et les grandes unions économiques ? Quelle est la place des pays maghrébins dans une logistique panafricaine ? Quel sera le paysage logistique de demain ? Les réponses à ces problématiques renforceront les stratégies nationales en la matière et permettront de tirer profit des expériences des pays participants.
L’argent, c’est le nerf de la guerre. Si la Conférence Tunisia 2020 a réussi à attirer l’attention des partenaires et amis de la Tunisie pour mobiliser des engagements d’environ 34 milliards de dinars d’ici 2020, les Rencontres Africa 2017 qui se focaliseront, lors de la deuxième journée, sur le financement des entreprises, devraient permettre aux entreprises tunisiennes de savoir comment rechercher des ressources financières et conclure des partenariats gagnant-gagnant. La présence d’institutions financières, d’agences de coopération et de fonds d’investissement est une véritable opportunité à saisir.
La France, qui a toujours considéré la Tunisie comme un partenaire stratégique, a de tout temps entretenu des relations économiques importantes et d’amitié avec le pays qui a donné son nom au continent africain. L’expérience française en matière de logistique, d’agriculture, d’industrie aéronautique, de TIC, d’aménagement du territoire pourrait servir d’exemple pour les entreprises tunisiennes et africaines, mais dans un cadre de partenariat win-win et non pas en termes de générosité ou de profit à sens unique.
Si on regarde dans le programme des Rencontres Africa 2017, la coopération entre les entreprises africaines et françaises dans le domaine de la santé fera l’objet d’une séance plénière parce que l’Afrique a dans ce domaine un potentiel qu’il faut valoriser afin de faire de ce secteur un relais de croissance et de protection sociale dans les pays africains parmi lesquels la Tunisie se positionne au-devant de la scène africaine en matière d’industrie pharmaceutique. C’est une occasion pour présenter l’offre tunisienne en la matière.
La disponibilité des ressources humaines dans les pays africains pourrait faire élargir davantage les champs de la coopération entre la France et les pays africains vers d’autres domaines comme la gestion des villes, la formation et l’entrepreneuriat. Deux conférences plénières mettront l’accent sur ces deux domaines devenus nécessaires pour le développement économique des pays africains.
Obligation de résultats ? Oui. Les Rencontres Africa 2017 ne manqueront pas de connaître un franc succès pour les décideurs et les entreprises tunisiennes qui accueilleront sur leur sol plusieurs centaines de dirigeants et de représentants d’entreprises françaises et africaines. Il faut être dans l’action. Les entreprises tunisiennes sont appelées à se mettre en conformité avec ce rendez-vous et avec les enjeux de l’internationalisation.